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Photo du rédacteurGlobal Nomad Tibet

Le temple du Jokhang (Lhassa, Tibet central)

Le Jokhang est un incontournable du Tibet Central. Tous les Tibétains s’y sont rendus ou aspirent à s’y rendre. C’est généralement le premier lieu que visitent les voyageurs. Et ils ont tout à fait raison.

Toits du Jokhang


Le Jokhang en 3 points :


➡️ Il a été construit au VIIème siècle sous le règle du roi Songtsen Gampo.

➡️ Il abrite la statue du “Jowo”, sans doute la statue la plus vénérée du Tibet.

➡️ C’est le lieu le plus sacré pour les Tibétains (du moins les bouddhistes) et un incontournable pour les voyageurs.


Voyons tout cela de plus près.


1. Pourquoi le Jokhang a-t-il été construit ?

“Planté sur le cœur de la démone du Tibet, l’ogresse des rochers, cet ancien temple aux toits d’or est au centre de la vie religieuse”.

Extrait de Respire, tu es vivante. De Lhassa à l'Everest, une aventure écologique et spirituelle, Marion Chaygneaud-Dupuy


Une démone-ogresse ? 👹


Le roi Songtsen Gampo est l’un des rois les plus célèbres du Tibet, ayant régné au VIIème siècle.


Il a deux épouses : une princesse népalaise et une princesse chinoise. La dot de ses épouses sont, paraît-il, très fournies. Celle de son épouse chinoise contient notamment une statue extraordinaire du bouddha Shakyamuni, la statue du “Jowo”.


Ce roi a un intérêt tout particulier pour le bouddhisme, que ses épouses pratiquent. Le roi décide alors d’édifier le premier temple bouddhiste à Lhassa, sa capitale. Il choisit de se construire sur un lac se situant au centre de Lhassa.


Comment faire pour construire une structure sur un lac ? On tente d’y poser des poutres directement, mais sans succès. Quelqu’un a alors l’idée de charger des sacs de sable sur des chèvres, qui renversent ensuite le sable sur l’eau pour créer un sol ferme.


Les travaux peuvent enfin commencer.

Fun fact ? En tibétain, le nom complet du Jokhang est “Rasa Trulnang Tsuglag Khang” et le “Ra” signifie “chèvre”, en hommage aux chèvres qui ont permis de jeter les fondations du temple. 🐐

Mais ne nous réjouissons pas trop vite.


Toutes les nuits, l’ouvrage est défait. Le roi et son épouse chinoise consultent les divinités et on leur révèle qu’une démone gît sous tout le sol tibétain, endormie.


La seule solution : planter des temples et monastères sur ses points vitaux.


Chose faite immédiatement par le roi Songtsen Gampo. Et enfin, le temple du Jokhang peut être construit : il vient sceller le coeur de la démone et finir de la subjuguer.


Vous le verrez encore plus tard, l’histoire tibétaine est peuplée d’esprits, de démons et d’ogres.

Pèlerins se prosternant devant le Jokhang


2. Qu’est-ce que la statue du Jowo ?


Vous le savez maintenant, cette statue a été apportée par l’épouse chinoise du roi Songtsen Gampo.


Notons que l’épouse népalaise a aussi apporté une statue du bouddha également, qui est aujourd’hui dans le temple de Ramoché, un autre des monastères iconiques de Lhassa, construit lors de la même période.


La statue du Jowo amenée par l’épouse chinoise est censée représenter le bouddha Shakyamuni (le bouddha historique) à l’âge de douze ans. Elle mesure environ 1 mètre 50. Elle est couverte d’or.


Elle devait initialement être placée dans le temple de Ramoché, mais elle aurait été déplacée plusieurs fois au cours de l’histoire pour éviter sa destruction.


Elle est aujourd’hui dans le temple du Jokhang.


Pour rendre hommage à la statue du Jowo et ainsi accumuler du mérite (karma positif), les Tibétains :

  • se prosternent devant

  • posent leur tête au pied de la statue

  • déposent des billets de banque devant

  • offrent des khata (écharpes blanches)

  • font une “offrande d’or” : une petite quantité de poudre d’or est achetée, puis donnée à un moine du temple, qui mélange la poudre à de l’eau et repeint avec la statue dorée du Jowo.

Notons d’ailleurs que s’il est interdit de prendre des photos au sein du Jokhang, ceux qui font des offrandes d’or sont autorisées à filmer le moine en train de peindre la statue.

Offrande d'or à la statue du Jokhang (vidéo par Salt Butter Tea)


3. Qu’a-t-il à voir au Jokhang ?

  • L’architecture : Le temple a été construit sous le règne du roi Songtsen Gampo. Les historiens constatent une forte influence de l’art népalais. Les toits dorés du temple sont absolument magnifiques.


  • Les statues : Le temple abrite une variété incroyable de statues. La plus importante est bien sûr celle du Jowo, mais il y en a d’autres. Certaines statues ont été apportées par l’épouse népalaise du roi Songtsen Gampo. Beaucoup de pèlerins tibétains vont admirer la statue de Palden Lhamo par exemple, qui est considérée comme une déité protectrice de Lhassa.


  • Les peintures murales : On retrouve des grands classiques des peintures murales tibétaines comme : 🌿 la légende des 4 amis (l’éléphant, le lièvre, le singe et l’oiseau) 🌿 le mythe fondateur du Tibet (le singe et l’ogresse) 🌿 les évènements de la vie du Bouddha historique 🌿 les évènements de ses vies précédentes du Bouddha


  • Les Tibétains qui prient : Généralement, les pèlerins font d’abord la queue pour entrer. Une fois à l’intérieur, ils font le tour du temple dans le sens des aiguilles d’une montre. Dans chacune des petites chapelles qui constituent le temple, ils viennent toucher de leur front le bas des statues pour en recevoir les bénédictions. La statue qu’ils attendent le plus est bien sûr celle du Jowo, devant laquelle tous se pressent. Parfois, ils posent leur chapelets sur le bas des statuts ou sur les murs du temple pour les imprégner de bénédictions. Ils font également des offrandes de lampes. Le temple regorge de lampes de toutes tailles, faites à base de beurre. Les pèlerins viennent avec un thermos de beurre fondu et remplissent les lampes. Le temps généralement en priant.


De l’extérieur aussi, le temple fait l’objet de dévotion. Les pèlerins s'y prosternent. Les Tibétains en font le tour dans le sens des anguilles d’une montre. Même ceux qui se trouvent dans le quartier pour une autre raison s’arrangent pour en faire le tour dans ce sens-là, histoire d'accumuler du mérite en passant.

Pèlerins se prosternant devant le Jokhang

 

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